Par Gilbert Leduc, journaliste
Richard Duval est un dirigeant opiniâtre.
«Notre objectif est d’en venir à fabriquer une carpette entièrement recyclable qui ne se retrouvera pas à la poubelle à la fin de sa vie utile et à réutiliser les rejets dans la fabrication de nouveaux recouvrements de sol», martèle le président-directeur général et actionnaire principal de Tapis Venture.
Fondée en 1928, l’entreprise est une institution en Beauce. Possédant trois usines à Saint-Georges et une quatrième en Ontario, Tapis Venture (260 employés) fabrique des carpettes et du tapis commercial en polypropylène et en nylon pour les marchés canadien et américain. Intégrée verticalement, l’entreprise conçoit ses produits de A à Z soit à partir de la bille de polypropylène jusqu’à la finition.
(Photo : Tapis Venture Inc.)
Prônant l’écoconception, c’est-à-dire la conception des produits qui sont recyclables à 100% en recourant le moins possible aux ressources non renouvelables, Tapis Venture cherche à utiliser de moins en moins le fil de nylon conventionnel – un produit synthétique dérivé du pétrole – pour fabriquer ses recouvrements de sol à partir de nylon recyclé provenant notamment de filets de pêche ainsi que des déchets de tissus et de fils de tapis.
Redonner une deuxième vie à une carpette défraîchie demeure toutefois un défi pour Tapis Venture.
«Le problème avec la carpette que l’on retrouve dans nos maisons, c’est son endos caoutchouté fabriqué à partir de latex et de différents produits chimiques», signale Daniel Lafontaine, directeur des opérations.
«Puisqu’ils constituent un amalgame de différents matériaux qui, bien souvent, sont incompatibles et peuvent se contaminer entre eux – comme c’est le cas pour la fibre qui se trouve à la surface du produit et l’endos caoutchouté du produit – les carpettes sont difficilement recyclables», explique-t-il.
Aidée financièrement par le Fonds Écoleader et appuyée par les experts des firmes Vertima et Cycle Environnement, Tapis Venture a passé au crible chacune des étapes menant à la fabrication d’un couvre-sol afin de mesurer leur impact sur l’environnement.
(Photo : Tapis Venture Inc.)
Richard Duval estime que la démarche rapportera ses fruits. En effet, l’entreprise mène des travaux pour évaluer comment elle pourrait réutiliser les rebuts industriels dans la fabrication des endos de ses carpettes.
«Nous nous accordons un horizon de trois à cinq ans pour rendre la carpette 100 % recyclable. Évidemment, il y aura des investissements à faire. Je ne pourrais pas, aujourd’hui, déterminer l’ampleur de ces investissements. Par contre, je ne serai pas étonné que l’on parvienne à réaliser des économies par rapport à nos façons de faire actuelles, notamment en baissant les coûts liés au recours aux énergies fossiles, au transport des matières premières ou encore à l’enfouissement des rebuts industriels.»
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