Par Gilbert Leduc, journaliste
Moisson Estrie caresse de grandes et nobles ambitions : réduire à sa plus simple expression le gaspillage alimentaire et accroître la redistribution des denrées aux personnes les plus vulnérables. Tout ça, évidemment, en réduisant son impact sur l’environnement.
« Nous voulons aller chercher encore plus de denrées sur le territoire. Il reste encore des épiceries à desservir. D’ici cinq ans, nous voulons toutes les associer à notre mission », indique Andréanne Béliveau, directrice des opérations de Moisson Estrie.
(Crédit photo : Moisson Estrie)
Au cours de l’année 2020-2021, l’organisme qui lutte contre l’insécurité alimentaire a ramassé plus de 900 000 kg de denrées – une valeur de 8,2 millions $ – auprès d’une quarantaine de fournisseurs, principalement les grandes chaînes d’alimentation. Une récolte ensuite redistribuée à une cinquantaine de banques alimentaires, de cuisines collectives et d’écoles de l’Estrie.
« Aussi, d’ici 2025, nous voulons réduire de 8 % à 4 % l’ensemble de nos pertes, c’est-à-dire tous ces aliments périssables qui finissent leurs jours au compostage. Pour y arriver, nous allons accroître nos activités de transformation, notamment en créant de nouvelles recettes au gré des saisons », explique Mme Béliveau.
La vocation de Moisson Estrie dépasse la cueillette et la redistribution de denrées alimentaires. L’organisme propose également des services d’accompagnement et de dépannage à plus de 25 000 citoyens bon an mal an. Il a créé une cuisine de transformation qui alimente son « épicerie sociale » où les personnes peuvent choisir la nourriture dont ils ont besoin ainsi que La Moissonnée, un service de cafétéria ouvert à tous ayant pignon sur rue à Sherbrooke.
(Crédit photo : Moisson Estrie)
Pour un organisme à but non lucratif déjà fortement sollicité comme Moisson Estrie (une quinzaine d’employés permanents), mettre au point un plan d’action en développement durable est un challenge. C’est pourquoi l’organisation a utilisé les deniers du Fonds Écoleader pour obtenir les services d’une conseillère en écoresponsabilité.
À l’emploi de la firme ADDERE, une entreprise collective de Sherbrooke spécialisée en environnement, la professionnelle a assisté l’équipe de direction pendant près d’une année à raison d’une journée par semaine.
« Son apport a été extraordinaire. Il a permis d’initier plusieurs mesures visant la gestion des matières résiduelles plus particulièrement. Rendre cette gestion plus écoresponsable et moins difficile pour nos employés permanents et bénévoles était devenu un enjeu pour notre organisation. Il fallait agir », explique Andréanne Béliveau. Le remplacement des équipements de tri et la négociation d’un nouveau contrat avec une entreprise spécialisée dans la gestion des déchets ont permis à Moisson Estrie de régler un problème dont la solution semblait introuvable.
Les actions mises de l’avant par Moisson Estrie au cours des derniers mois lui permettront d’accroître de 98 tonnes par année la quantité de matières revalorisées. Du même coup, l’organisme prévoit une réduction année de 140 tonnes de matières résiduelles et de 1190 tonnes de gaz à effet de serre.