Par Mélodie Charest
L’année 2023 a bien commencé pour Vélo Québec qui a terminé sa démarche de développement durable durant les premières semaines de janvier.
Qu’est-ce que Vélo Québec? C’est une organisation à but non lucratif qui fait la promotion, depuis plus de 50 ans, du vélo comme loisir et moyen de transport. Bref, « plus de gens à vélo, pour toutes sortes d’utilités », résume Julien Puget, responsable des relations gouvernementales.
Tels les rayons d’une roue de bicyclette, les activités de Vélo Québec sont nombreuses pour arriver à faire la promotion du vélo : programmes d’éducation auprès des tout-petits, des enfants du primaire et des femmes, publications de magazines, organisation d’événements et de voyages à vélo, etc.
Le Grand Tour, le Tour de l’Île de Montréal, le Défi métropolitain et le Tour la Nuit. Ces événements vous disent quelque chose? C’est Vélo Québec qui se cache derrière l’organisation de chacun de ces événements.
Trois, deux, un… partez!
L’organisme décide de participer, en 2019, à l’indice d’écoresponsabilité événementiel de la Ville de Montréal. Piloté par le Conseil québécois des évènements écoresponsables (CQEER), le projet réunissait des promoteurs d’événements montréalais afin d’identifier les enjeux environnementaux à venir.
« À la suite de cette démarche avec la Ville de Montréal, on a voulu aller plus loin », affirme M. Puget. La volonté d’aligner sa mission et ses pratiques a confirmé à l’organisme la nécessité d’entamer une démarche en développement durable.
Sur la piste de course
La firme engagée par Vélo Québec, le Réseau des femmes en environnement, a observé leurs pratiques à la fois sur le terrain et dans leur bureau durant le printemps et l’été. Toutes ces observations ont été recueillies afin de réaliser, dans un second temps, un plan d’action.
Parmi les actions identifiées, notons la volonté de détourner 80 % des déchets du site d’enfouissement d’ici quatre ans et d’étoffer les critères de sélection de leurs fournisseurs.
Parce qu’ils s’échelonnent sur plusieurs jours, le Grand Tour et la Petite Aventure sont les évènements qui peuvent avoir des impacts environnementaux plus importants. On peut penser à la distribution des repas, l’approvisionnement en électricité, la gestion des contenants à usage unique, la logistique du transport des bénévoles et du matériel, etc. Bref, la liste des défis est longue.
Toutefois, la tâche de réduire l’impact de cet évènement ne repose pas uniquement sur Vélo Québec : « Nous avons des actions à entreprendre et parmi celles-ci, nous allons encourager les participants à contribuer à réduire leur impact sur l’environnement lors de nos événements », affirme M. Puget.
C’est l’une des raisons pour laquelle on retrouve, parmi les axes du plan d’action, la sensibilisation aux pratiques écoresponsables auprès des participants. Par exemple, si tous les cyclistes apportent leurs propres ustensiles réutilisables, les organisateurs peuvent arrêter la distribution des versions jetables.
Cette recommandation, comme bien d’autre, figure dans le Guide de l’écoparticipant afin de promouvoir les bonnes pratiques à adopter.
Une boîte à outils bien adaptée
Vélo Québec s’est aussi engagé à mesurer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’établir des objectifs précis. Un engagement qui sera tenu grâce à un outil de calcul que le Réseau des femmes en environnement a adapté à la réalité du promoteur.
Le calculateur a fait ses preuves. Il a démontré que 90 % des émissions du Défi Métropolitain étaient générées par les déplacements des participants qui se rendaient sur le site. « Il y a tout un travail à faire pour encourager le co-voiturage et pour mettre des incitatifs pour utiliser les transports en commun. Ça va être difficile, mais le fait de le mesurer nous a permis de voir l’enjeu principal », dit M. Puget.
Dans sa boîte à outils, Vélo Québec peut compter sur une politique de développement durable effective depuis l’automne 2022. L’aire d’action de la politique englobe tous les évènements de Vélo Québec, pas seulement les évènements cyclistes.
« En octobre dernier, on a profité du diagnostic que le Réseau des femmes en environnement avait réalisé pour l’appliquer à un colloque classique. On avait mis en place, entre autres, des initiatives de co-voiturage, en plus d’adapter nos menus et de supprimer les contenants à usage unique », affirme M. Puget.
La ligne d’arrivée… dans quatre ans!
À court terme, l’équipe de Vélo Québec doit travailler sur une priorisation des actions à entreprendre pour les quatre prochaines années afin que les résultats soient durables.
Optimiste, mais réaliste, M. Puget évoque la stratégie de son organisation. « Beaucoup de nos actions à entreprendre impliquent nos participants. Pour être efficace, il faut y aller graduellement. Et nous, nous devons nous adapter ».